Peut-on faire de l'astrophoto avec moins de 1000 euros de matos ?

Telle est la question... Pourquoi 1000euros ? Parce que c'est le prix d'une monture HEQ5, considérée comme l'entrée de gamme pour démarrer en astrophoto... si vous ajoutez une lunette ou un télescope, un boitier ou une caméra dédiée et les nombreux accessoires nécessaires, les budgets consacrés à cette activité peuvent rapidement devenir.... astronomiques !

L'astrophoto n'est pas ma seule passion... ceux qui me suivent sur Facebook savent que je pratique aussi le vol-à-voile (le planeur, quoi !). Même si c'est une des façons les plus économiques de s'envoyer en l'air, cela représente un budget annuel conséquent...  Un des critères pour pratiquer ce sport aérien est la santé... (visite médicale biannuelle aéro obligatoire) pour le moment la santé est là, mais l'âge avançant il viendra un moment où je ne serais plus en mesure de voler... il sera alors temps de consacrer un budget plus important à l'astrophoto... En attendant je m'amuse avec trois fois rien...

Mon matos

- Une monture Star Adventurer  (environ 400 euros avec le trépied)

- Un boitier Canon EOS550D acheté avec 2 objectifs (18-135 canon et 55-200 Sigma) pour 250 euros sur "le Bon Coin"

- Un Objectif de 500mm F6.3 Samyang acheté 100 euros sur "le Bon Coin"

- Un objectif de 300mm F4 Pentacon (made in GDR) 120 euros sur Ebay

Le tout pour la modique somme de 870 euros auquel il faut ajouter un intervalomètre, la bague d'adaptation M42 pour le Pentacon et quelques babioles du genre Plaque de fixation rapide, viseur point-rouge, adaptateur batterie pour le boitier (pour une grande autonomie) , un bracelet pare-buée, un micro-focuser et un masque de Bahtinov pour le 500mm  ... le tout ne dépassant guère le budget imparti. Le reste, que du logiciel gratuit: Siril, Gimp, Darktable et Stellarium (pour se repérer dans le ciel...).

Auquel on peut ajouter un peu de matos qui trainait dans les placards depuis des lustres comme mon fisheye Samyang 8mm ou mon 50mm "Yongnuo".

Que peut-on faire avec ça ?

Pour se familiariser avec la pose longue, on peut commencer simplement par une voie lactée, une circumpolaire ou un passage de l'ISS... pour ça même pas besoin de monture équatoriale motorisée, un simple trépied suffit... 

Exemples de "voies lactées" réalisées sur simple trépied au 8 et au 18mm sur APSC

Circumpolaires réalisées avec un zoom 18-135 sur APSC

Et des passages de l'ISS

Mais fatalement viendra le moment ou vous aurez envie de goûter au "Ciel Profond"

Comme vous n'avez pas de "Goto" (dispositif permettant de pointer un objet céleste automatiquement) il vous faudra apprendre à connaitre le ciel et utiliser le système D pour pointer un astre invisible à l'oeil nu. Je dois dire que les premiers pas peuvent s'avérer extrêmement frustrants mais à force de persévérance...

Pour commencer on peut attaquer avec des focales courtes, peu exigeantes en termes de pointage et de suivi.

Exemple de "ciel profond" réalisé au 50mm

Et au 80mm

On peut aussi s'attaquer à des cibles facilement repérables. En hiver la grande nébuleuse d'Orion est une cible de choix (visible à l'oeil nu)

La grande nébuleuse d'Orion au 200, 300 et 500mm
(la première est flipée horizontalement... je ne sais plus pourquoi...)

Toujours en Hiver, les pleiades et la nébuleuse de l'arbre (Orion) sont aussi des cibles facilement pointables

Au 200, 300 et 500mm. Pour la nébuleuse "tête de cheval"
il est souhaitable d'avoir un APN "défiltré", ce qui n'est pas mon cas... mais on se débrouille sans ! 

 Puis l'expérience venant. on pourra s'attaquer à des cibles plus difficiles...

La "rosette", M81/82, M101, M51
Au 200, 300 et 500mm

Pardon, j'ai oublié "la star" M31, la galaxie d'Andromède, un très gros objet du ciel (3x la pleine lune). Et en plus c'est un de mes meilleurs clichés (il y a quelques jours) 

M31 au 300mm Pentacon

Voilà, au travers de quelques clichés réalisés depuis mes débuts il y a quelques mois, à très récemment j'espère vous avoir convaincu qu'on peut faire de l'astrophoto avec un budget très raisonnable. Le point commun avec le vol-à-voile c'est qu'il y a toujours à apprendre et qu'on peut toujours progresser... et même quelquefois sortir de jolies photos avec du matos que beaucoup considèrent comme désuet. Certes j'aurais tout intérêt à faire défiltrer mon boitier, mais pour le moment c'est un investissement trop lourd pour mon budget, surtout pour un boitier qui arrive en fin de vie théorique.

je vous invite à feuilleter les archives de ce blog... vous y découvrirez peut-être quelques astuces apprises sur le tas, et partagées au fil de mes découvertes de ces techniques...

MAJ janvier 2019
Je ne résiste pas à l'envie de vous montrer ce cliché réalisé avec un objectif vintage à 120 euros et un boitier  d'occase à 180 euros.